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La Société et les étudiants belges

 

En 1896, l'Almanach des étudiants libéraux gantois publie une enquête sur les Sociétés étudiantes à travers le monde. La Suisse s'y taille la part du lion. Et Belles-Lettres (avec les sections de Lausanne, Genève et Neuchâtel) y est honorablement représentée. C'est la plus ancienne trace de contacts entre étudiants belges et suisses que nous ayons retrouvée.

 

Avec ce texte, les étudiants belges de l'époque avaient une vue globale de Belles-Lettres.

 

 

EXTRAIT :

 

"Enfin, examinons la grande et puissante société de Belles-Lettres, qui est la plus ancienne de la Suisse. Elle fut fondée en 1806 ! et est réunie aux sociétés de B.-L. de Genève et de Neuchâtel. Voici l’article 1er de son règlement : « La société de B. Lettres a pour but d’unir les étudiants par les liens d’une amitié fraternelle et de développer chez ses membres le goût des études littéraires et scientifiques, ainsi que l’esprit romand ».

 

Elle a pour devise : « Union-Etude » et ne s’occupe d’aucune question politique. Les trois sociétés ne sont pas des sections d’une grande unité, mais bien trois organismes différents, assez indépendants l’un de l’autre et reflétant chacun l’esprit particulier de chacun des trois grands cantons romands de la Suisse. Chacune des trois sociétés peut modifier à son gré son règlement. Une commission centrale choisie chaque année, Ã  tour de rôle dans les huit villes, les réunit et dirige le journal « Revue de belles-Iettres », revue mensuelle ou se publient des essais littéraires, poésies, critique d’art, nouvelles, etc.

 

Chaque année, dans une petite ville des bords du Léman, à Rolle, se réunissent en une fête intime les membres des trois sociétés. Tout d’abord se donne une soirée théâtrale qui dure trois jours, où chaque société joue une petite comédie ; puis vient une grande séance littéraire ou, a tour de rôle, chaque section présente un travail littéraire, une nouvelle, et une déclamation ; les travaux sont suivis de discussions souvent assez longues.

 

Belles-Lettres de Lausanne organise chaque année une soirée théâtrale ; et les bénéfices réalisés depuis une trentaine d’années se montent à la somme de 36,000 francs, qui serviront a élever une statue à Alexandre Vinet, littérateur et penseur Vaudois. De leur côté, Belles-Lettres de Genève et de Neuchâtel ont élevé un buste respectivement au poète Max Monnier et au savant Louis Agassiz, anciens membres de ces sociétés.

 

Les séances se font tous les vendredis, et nombre de « vieux » membres y assistent. On y présente deux travaux littéraires et une déclamation. Les discussions sont assez fréquentes. Voila le premier acte, littéraire et sérieux. Puis vient le deuxième acte, à partir de 10 h. 1/2, d’un caractère plus estudiantin. Alors s’amènent les chopes et s’allument les pipes, tandis que s’entrecroisent les chants. Comme la société de Zofingue, Belles-Lettres a un « chansonnier » composé de chants patriotiques et d’autres qui intéressent plus spécialement la société de Lausanne. (...)

 

Disons enfin que la casquette des membres est verte avec ruban vert-rouge-vert, et qu’il n’y a ni « Fuchse » ni costume spécial pour jours de fêtes.

 

Notre correspondant ajoute : « Nos sociétés nous offrent de grands avantages : nous y formons de bonnes amitiés, et y nouons de durables relations. Malheureusement elles nous séparent un peu des autres étudiants, qui sont en dehors des associations, et l’union des diverses sociétés n’est pas toujours aussi intime qu’il le faudrait. »

En octobre 1945, Bruxelles Universitaire, journal de l'Association générale des étudiants de l'ULB, raconte comment 25 étudiants de Bruxelles en convalescence aux Diablerets ont rencontré des Bellettriens et comment ils leur ont tranmis les chants des Fleurs du Mâle.

 

Quelques années plus tard, en 1960, la Société de Belles-Lettres publie un nouveau chansonnier beaucoup moins sage que les précédents. C'est Le Vray Antiphonaire bellettrien, qui ressemble énormément aux Fleurs du Mâle de 1948 (et qui les cite)...

"Les chants des Universités de Bruxelles et de Liège les intéressaient à un tel point qu'ils en ont copié les paroles."

"Je souhaite que ceux-ci puissent recevoir dans notre université un accueil digne du leur."

En 2011, un ancien Ã©tudiant de l'ULB - Truand de la Coquille - sollicite la Société de Belles-Lettres de Lausanne pour des recherches sur l'histoire des Cercles de l'ULB.

 

Après quelques échanges de courrier, une délégation de Bellettriens visite Bruxelles et deux Coquillards se rendent à Lausanne ainsi qu'au Revenandray.

 

Des liens se sont donc re-tissés entre Lausanne et Bruxelles. En 2014, une Bellettrienne vient suivre des cours à l'ULB, dans le cadre d'un programme Erasmus... La Section de Belles-Lettres Bruxelles va naître pendant son séjour.

 

Elle est fondée au cours d'un charriage de 7 étudiants, le 7 février 2014, dans le quartier de la Grand-Place. Deux Amis sont également reçus ce jour-là.

 

Depuis, la Section bruxelloise vit, croît et fleurit. Des Séances sont organisées à dates fixes. On y chante, on lit de la poésie, on y joue des scènes de théâtre, on y présente des travaux littéraires. Et on y boit. Aussi. Pour se rafraîchir les idées.

 

Le tout, en lien avec les frères et soeurs de couleurs : Ã©changes d'informations, voyages au Revandray, Dies Natalis en compagnie d'amis lausannois, salutations à Neuchâtel...

 

Vivat Crescat Floreat Bellettria Bruxellensis !

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